Résumé
Que deviendront nos démocraties quand Google et Facebook connaîtront nos goûts et nos préférences politiques mieux que nous-mêmes ? Qu’adviendra-t-il de l’Etat providence lorsque nous, les humains, serons évincés du marché de l’emploi par des ordinateurs plus performants ? Quelle utilisation certaines religions feront-elles de la manipulation génétique ?
Homo Deus nous dévoile ce que sera le monde d’aujourd’hui lorsque, à nos mythes collectifs tels que les dieux, l’argent, l’égalité et la liberté, s’allieront de nouvelles technologies démiurgiques. Et que les algorithmes, de plus en plus intelligents, pourront se passer de notre pouvoir de décision. Car, tandis que l’Homo Sapiens devient un Homo Deus, nous nous forgeons un nouveau destin.
Mon avis
Imaginer un monde dans lequel nous aurions éliminé, les guerres, les maladies ou la famine, peut être terrifiant. Quels seraient notre but ? Je pense que le génie humain s’est toujours exprimé lorsqu’il était acculé face à un terrible danger, alors aurions nous encore des grands génies dans un monde parfait où Homo Sapiens serait enfin heureux ? Ces questions m’obsèdent depuis longtemps et je reviens régulièrement interroger mes propres réflexions sur le sujet et les enrichir. Le livre de Yuval Noah Harari est de ceux qui m’ont tenu éveillé, presqu’en haleine devant son déroulé.
J’ai retrouvé dans ce livre, nombre de questions que j’aime à me poser et des pistes intéressantes de réponses. Jusqu’à présent nos vies ont été régies par un ensemble de règles souvent héritées des religions par le truchement des royaumes et des empires qui nous ont précédés, et de préoccupations pragmatiques qui ont permis à de nombreux, inventeurs, penseurs ou génies de faire la démonstration de ce qu’il y a de meilleur dans notre espèce. Harari met en garde, face au défi qui attend notre espèce dans le siècle à venir, nos principes pourraient se trouver bouleversés par l’entrée de notre espèce dans le monde de la Data et de l’Intelligence Artificielle. En nous approchant de plus en plus de nos aspirations, nous pourrions nous y perdre.
A quoi ressemblerait notre monde, si chacun vivait, dans le bonheur, une vie sans fin (ou presque) ? Nos récents progrès nous conduisent à un monde où la faim, la maladie et la violence pourraient disparaître.
Mais attention à ne pas créer des inégalités encore plus grandes entre les populations. Ces progrès technologiques sont le fruit d’une minorité de personne dans le monde et des plus riches qui les financent. Harari nous met en garde contre l’émergence d’une élite qui manipulerait la biotechnologie et les thérapies génétiques à son propre avantage, créant par la même occasion une nouvelle espèce quasi divine au regard de leur avantage potentiel sur Homo Sapiens, une espèce que l’auteur appelle si justement Homo Deus. Cette nouvelle humanité 2.0, qui réaliserait le vœu de certains transhumanistes, maitriserait aussi l’Intelligence Artificielle pour asservir les autres, jusqu’à les considérer comme des données superflues.
Homo Deus est un livre noir, sombre qui nous décrit un futur probable, Harari se place comme lanceur d’alerte et au sujet de l’Intelligence Artificielle, il est loin d’être le seul ; Stephen Hawking avait déjà, à de nombreuses reprises, alerté sur le sujet d’une IA dont nous perdrions le contrôle et qui finirait par nous mener à notre perte, c’était aussi une inquiétude profondément ancrée dans l’œuvre d’Asimov.
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