Je me dis souvent que je ne sais rien et plus j'avance en âge, plus je prends conscience de ne rien savoir. Je suis souvent pris d'une forme de vertige transcendantal ou métaphysique lorsque j'effleure, du bout de mon esprit, l'infinité du savoir et le peu de temps que j'ai à ma disposition pour apprendre.
Imaginons un instant, la somme du savoir humain, puis à cela ajoutons la somme des connaissances des autres vies et même encore nous serions loin de tout savoir. Il nous reste tant de choses à découvrir, à comprendre. Nous ne sommes encore qu'à l'aube de notre apprentissage, la majeure partie du savoir nous est encore inaccessible. Lorsque je fais ce voyage intérieur dans l'infini du savoir, notre petitesse m'apparaît, je suis envahi par une vague immense de tristesse, je me sens esseulé.
Peut-on faire confiance au monde qui nous entoure ? A nos sens ? Je ne pense pas, nos sens peuvent nous tromper, le monde pourrait n'être qu'un rêve. Mais lorsque je pense, lorsque j'apprends de nouvelles choses et que je les mets en corrélation ensemble, je sais que j'existe, que je vis.
J'ai eu 35 ans, il y a quelques jours, donc si je lis les statistiques de l'espérance de vie d'un homme de ma génération (qui est de 79 ans environ en France), il me reste un peu moins de 45 ans devant moi pour apprendre encore et toujours apprendre. Un temps ridiculement court pour apprendre tout ce qu'il y aurait à savoir sur tous les sujets.
Devant ce constat, que faire ? Je pourrai me dire qu'après tout, c'est un objectif inatteignable, impensable et me résigner, ou bien suivre mon envie, ce que je ressens, que ça ne servira pas à rien, que ce savoir hétéroclite saura trouver une raison d'être au court de mon chemin de vie.
Je choisis de croire que ça me sera utile.
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