Résumé
Tandis qu'Homo sapiens a entrepris de détruire tout ce qui vit sur cette planète, la défense du vivant s'impose, en ce début de XXIe siècle, comme la priorité politique et philosophique absolue. Mais pour respecter le vivant, il faut d'abord le comprendre.
Comment classer les différentes formes de vie ? Pourquoi la conscience existe-t-elle ? Les plantes éprouvent-elles la souffrance ? Et les poissons ? Qui sont les viandales ? Les bouchers sont-ils des assassins ? Pourquoi faut-il parler de génocide animal ? Existe-t-il des formes de vie que l'on peut combattre ou sacrifier ? Pourquoi la nature bonne est-elle une illusion ? Qu'est-ce que l'existence pour un humain ? Comment s'assurer d'avoir été vivant avant de mourir ? Notre court passage sur cette planète peut-il avoir un sens ?
En convoquant la biologie et la philosophie, Vivant retrace l'histoire de la vie sur Terre, depuis les premières bactéries apparues il y a près de 4 milliards d'années jusqu'à l'émergence de l'intelligence artificielle. En prolongeant une prophétie de Darwin, ce livre annonce la naissance d'une nouvelle espèce humaine qui remplacera la nôtre : Homo Ethicus, l'homme moral. Ce sera lui, ou la fin de l'humanité.
Mon avis
"Humain, je crois que j'ai cessé de t'aimer. Tes qualités si peu exploitées, ne suffisent plus à compenser tes tares rédhibitoires au premier rang desquelles je place la stupidité. Car tu es profondément idiot. L'avenir que tu te prépares en est la preuve."
Voilà, la bombe est lâchée. Comment continuer d'aimer les êtres humains devant le monceau de bêtises et d'ignominies commises au travers de la courte histoire de notre espèce sur terre ? Pour ne rien vous cacher, je me suis longtemps considéré moi-même comme un grand misanthrope, mon désamour de l'humanité provenant essentiellement d'un trop grand amour pour elle, je me suis rapidement retrouvé déçu de mes frères et sœurs humains et de moi-même en premier. Je n'ai nulle prétention à être meilleur qu'un autre et finalement ne serais-je pas pire puisque j'ai conscience de nos manques, de notre stupidité de groupe et de la barbarie qui nous caractérise ?
Toujours est-il qu'Aymeric Caron nous entraine dans l'histoire de notre espèce et de ses implications dans le vivant, dénonçant avec véhémence les conséquences des actions des Hommes sur le reste des vivants.
Ce livre m'a fait réfléchir, non pas par son contenu, les arguments étant connus de tous, mais par le sens des mots de l'auteur. Le style est sans complaisances, Aymeric Caron ne fait pas de cadeaux à ceux qu'ils jugent responsables de la situation désastreuse dans laquelle nous nous trouvons. J'ai donc réfléchi et pleurer quelques fois au fil de la lecture en découvrant par exemple Nina. Je me suis souvent retrouvé dans l'argumentaire de ce livre. Ce livre m'a surtout permis de me sentir moins seul dans le cauchemar que nous vivons chaque jour, dans la conscience de l'urgence de notre temps et l'inaction des pouvoirs en place et des gens.
Je serai toutefois plus nuancé que l'auteur, en effet, je ne pense pas que tout soit noir, même si j'éprouve de plus en plus d'effroi devant la tournure des événements. Nous avons un défi, celui de changer, radicalement, totalement et de devenir une meilleure version de nous-même. C'est ce qu'appelle de ses vœux Aymeric Caron, l'avènement d'Homo Ethicus. Je veux croire que ce jour viendra pour tous les enfants de la terre, humains et non-humains.
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